Le syndrome de tachycardie orthostatique posturale (POTS/ STOP) est une affection complexe qui touche le système nerveux autonome. Il perturbe la capacité de l’organisme à réguler la circulation sanguine, entraînant une augmentation anormale de la fréquence cardiaque lors du passage à la position debout. Cette accélération du rythme cardiaque, souvent accompagnée de vertiges, de fatigue et d’un « brouillard cérébral », a un impact significatif sur la vie quotidienne, rendant même les activités routinières insurmontables.

Le POTS/STOP est souvent associé à d’autres maladies chroniques telles que l’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC) et la COVID longue, car ces maladies partagent de nombreux symptômes, tels que le malaise post-effort (MPE) et le dysfonctionnement cognitif. La comorbidité de ces affections suggère l’existence de mécanismes sous-jacents communs, ce qui offre de précieuses possibilités de recherche et d’amélioration des traitements

 


 

Qu’est-ce que le POTS ?

Le syndrome de tachycardie orthostatique posturale (POTS/STOP) est un type de dysautonomie, une pathologie dans laquelle le système nerveux autonome ne fonctionne pas correctement. Il se définit par une augmentation de la fréquence cardiaque de plus de 30 battements par minute (40 bpm pour les personnes âgées de 12 à 19 ans) dans les 10 minutes qui suivent le passage en position debout, sans baisse significative de la pression artérielle. Bien que le POTS ne soit pas considéré comme une maladie mortelle, ses symptômes – tels que les vertiges, les étourdissements et une fatigue écrasante – peuvent gravement diminuer la qualité de vie, rendant les tâches quotidiennes difficiles pour les personnes touchées. Toutefois, l’espérance de vie des personnes atteintes de POTS est similaire à celle de la population générale.

Le POTS affecte principalement le flux sanguin et la circulation, empêchant le corps de maintenir une pression artérielle et un rythme cardiaque stables lorsqu’il est debout. Il s’agit souvent d’une maladie chronique, qui nécessite une prise en charge continue pour atténuer ses effets.

Types de POTS

Le POTS n’est pas une maladie universelle. Il peut se présenter différemment selon les causes sous-jacentes du POTS. Voici les trois principaux types :

  • Le POTS neuropathique : Ce type découle de lésions nerveuses, en particulier dans les petites fibres qui contrôlent la fonction des vaisseaux sanguins. Les nerfs endommagés ne parviennent pas à resserrer efficacement les vaisseaux sanguins, ce qui entraîne une accumulation de sang dans la partie inférieure du corps en position debout.
  • POTS hyperadrénergique : Cette forme est marquée par une libération excessive de noradrénaline, une hormone de stress qui active la réaction de « lutte ou de fuite » de l’organisme. Les personnes atteintes de ce type peuvent souffrir de palpitations sévères, d’hypertension artérielle et de symptômes semblables à ceux de l’anxiété.
  • POTS hypovolémique : Caractérisé par un faible volume sanguin, ce type entraîne une réduction de la circulation sanguine, ce qui exacerbe les symptômes tels que les vertiges et la fatigue. Le POTS hypovolémique peut parfois se superposer à d’autres types, ce qui complique encore le diagnostic et la prise en charge.

Il est essentiel de comprendre le type de POTS dont souffre une personne pour adapter le traitement et gérer efficacement les symptômes.

 


 

Causes du POTS : Déclencheurs et facteurs de risque

Le POTS est une maladie complexe avec de multiples déclencheurs potentiels et facteurs contributifs. Bien que la cause exacte ne soit pas toujours claire, certains des déclencheurs les plus courants comprennent :

  • Les infections virales : Le POTS a été lié à des infections telles que la mononucléose et la COVID-19.
  • Traumatismes physiques : Les blessures, les interventions chirurgicales ou les périodes prolongées d’immobilité peuvent perturber la fonction autonome normale et entraîner des symptômes de POTS.
  • Les affections auto-immunes : Des affections telles que le lupus, le syndrome de Sjögren et d’autres troubles auto-immuns coexistent souvent avec le POTS ce qui indique qu’une réponse immunitaire hyperactive peut contribuer à son développement.
  • Une prédisposition génétique : Les antécédents familiaux peuvent également augmenter la probabilité de développer un POTS, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour comprendre les composantes génétiques.

Le POTS est souvent déclenché par une combinaison de ces facteurs, ce qui rend son apparition et sa progression très individualisées.

 


 

Qui est touché par le POTS ?

Le POTS touche principalement les femmes âgées de 15 à 50 ans, bien qu’il puisse également toucher les hommes et les enfants. Des études indiquent que les femmes sont quatre à cinq fois plus susceptibles de développer un POTS que les hommes, ce qui suggère que des facteurs hormonaux peuvent jouer un rôle.

Certains événements de la vie et certaines conditions de santé peuvent augmenter le risque de développer un POTS et notamment :

  • Les infections virales : De nombreux cas de POTS se développent à la suite de maladies telles que la grippe ou la COVID-19, souvent dans le cadre d’une COVID longue.
  • La grossesse : Les changements hormonaux pendant et après la grossesse peuvent déclencher l’apparition des symptômes du POTS chez certaines femmes.
  • Autoimmune Conditions:Les personnes atteintes de troubles auto-immuns présentent un risque plus élevé en raison d’un dérèglement potentiel du système immunitaire.

Il est crucial de comprendre les populations les plus touchées par le POTS afin de permettre une détection et une intervention précoces.

 


 

Symptômes du POTS

Le POTS présente un large éventail de symptômes dont la gravité et la fréquence peuvent varier. Ces symptômes résultent de l’incapacité du système nerveux autonome à réguler correctement les principales fonctions de l’organisme. Les symptômes primaires et secondaires couramment associés au POTS sont présentés ci-dessous.

Symptômes cardiovasculaires

Le POTS se caractérise notamment par des troubles cardiovasculaires qui surviennent lors du passage à la position verticale. Ces symptômes résultent de l’incapacité du système nerveux autonome à réguler efficacement le flux sanguin et le rythme cardiaque.

Symptômes neurologiques et cognitifs

Au-delà de la tension physique, le POTS a un impact significatif sur les fonctions neurologiques et cognitives et est souvent décrit comme étant tout aussi, voire plus, invalidant. Alors, à quoi ressemble le POTS ? De nombreuses personnes le décrivent comme une lutte constante contre la fatigue, les vertiges et la difficulté à se concentrer.

 


 

POTS, EM/SFC, et COVID longue

Le POTS se confond souvent avec d’autres maladies chroniques, en particulier l’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC) et la COVID longue. Ces affections ont en commun plusieurs symptômes handicapants, notamment une fatigue sévère, un malaise post-effort (MPE), et des troubles cognitifs.

  • La recrudescence des cas de COVID longue a entraîné une augmentation notable des diagnostics de POTS, ce qui suggère que les infections virales pourraient jouer un rôle essentiel dans le déclenchement du dysfonctionnement autonome.
  • Il est essentiel de comprendre ces liens pour faire avancer la recherche et mettre au point des stratégies de traitement du POTS efficaces. Grâce à des études révolutionnaires telles que l’étude du projet REMEDIAL et le projet Lien entre le flux sanguin cérébral, la neuroinflammation, le métabolisme et les hormones dans l’EM, le POTS et la COVID longue, nous explorons les liens complexes entre l’EM/SFC, le COVID longue (LC) et le POTS afin de découvrir des traitements efficaces et d’améliorer les conditions de vie.

 


 

Comment le POTS est-il dagnostiqué ?

Le diagnostic du POTS implique généralement une combinaison de tests et d’évaluations spécialisés. Le test de la table basculante est un outil de diagnostic primaire, qui permet de surveiller les variations de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle lorsque le patient passe de la position couchée à la position debout. Une augmentation de la fréquence cardiaque de plus de 30 battements par minute dans les 10 minutes suivant le passage à la position debout confirme souvent l’existence d’un POTS.

Parmi les autres méthodes de diagnostic figurent les analyses de sang et d’urine, qui permettent d’identifier les affections sous-jacentes ou les carences en nutriments, et les tests de la fonction autonome, qui évaluent les réponses nerveuses et d’autres fonctions involontaires.

Un diagnostic précis est essentiel pour une prise en charge efficace et un traitement approprié du POTS. Si vous soupçonnez la présence d’un POTS, demandez une évaluation à un professionnel de la santé spécialisé dans les troubles du système nerveux autonome.

 


 

Participer à l’avancement de la recherche et des soins dans le domaine des maladies chroniques

Vivre avec le POTS peut donner l’impression que les activités quotidiennes sont insurmontables, comme l’a décrit Kate, une patiente :

« Le POTS peut donner l’impression que vous courez de toutes vos forces tout en portant de lourds sacs de sable attachés à vos chevilles et en essayant simultanément de respirer avec une paille, alors que vous êtes simplement en train de faire la queue ».

En soutenant l’OMFCAvous participez à un mouvement mondial visant à faire progresser la recherche et les soins pour les personnes atteintes de ces maladies chroniques. Rendez-vous sur notre page initiatives de recherche pour en apprendre plus sur nos efforts, ou pour contribuer directement à ce travail vital en faisant un don. Ensemble, nous pouvons apporter de l’espoir et des solutions à ceux qui vivent avec le POTS et les maladies apparentées.